Le périple continue.
Après une escale aux Cayes, région dernièrement totalement inondée par les pluies et une nuit chez l'habitant, Fritz, Pierre et leurs 4 passagers (on ne se déplace jamais seuls en Haïti) se sont rendus à Jacmel, d'où ils repartent aujourd'hui.
Témoignages, films, photos pour l'état des lieux. Il y a beaucoup d'acteurs sur Jacmel, qui bien qu'ayanyt été détruite à 60% par le séisme, présentait une situation de départ qui permet aujourd'hui que les actions soient menées à bien.
Cela prendra du temps, mais ça se fera.
Fritz est beaucoup plus pessimiste quant à Carrefour et Port-au-Prince. Après ces dix premiers jours sur place, il constate en effet que les grandes villes sont totalement paralysées. Trop de monde. Trop de dégâts. Le Président Préval parle de la nécessité de désengorger PAP et ses villes alentours, la plupart des gens le rejoignent sur cette idée. La question est: comment? Où? Avec quels moyens? Et qui prend ça en charge?
Ne nous enlisons pas. Ce voyage a pour but de constater. Nous constatons. Cela n'empêche pas d'avancer.
Aujourd'hui, samedi 27, retour sur Port-au-Prince.
Nous avons quand même ce projet de bibliobus à mettre en place, du moins certaines fondations pour commencer: pour le chauffeur du bus, c'est bon. Reste à trouver un animateur. Et un bus. Et un peintre qui décorera le bus. Et du matériel. Et de l'argent.Et des partenaires ... Bon, pour les partenaires, la CONATEL, société de télécom d'Haïti, serait partante pour nous aider à installer peut-être des accès internet, possiblement un point radio, et voir à nous aider pour le bus? A négocier.
L'idée est que nous revenions en octobre pour faire le lancement du bibliobus. Il faudra bien ça, oui ça parait long, mais nous devons nous armer de patience car le moindre projet, si il se veut pérenne, doit être construit, et bien construit, c'est comme les maisons finalement, c'est long, mais le tout est que ça tienne et reste debout.
J'apprends à Fritz que nous collectons ici du matériel médical (merci aux personnes de Faculté des Métiers d'Evry, à la pharmacie des Aunettes et à notre chère Docteur Rifle, ainsi qu'au RSME qui font le relai auprès du réseau et centralisent les dons!)et que nous allons faire notre possible pour envoyer ça avant son départ. Il a une liste à m'envoyer de son côté avec les besoins recensés auprès du personnel de l'hôpital de Carrefour.
Je viens de voir le reportage "Envoyé Spécial - deux mois après" ayant pour thème l'adoption en Haïti. Les familles haïtiennes affluent dans les crèches pour confier leurs enfants, dans l'espoir qu'ils trouveront une vie meilleure ailleurs.
A Rivière Froide, où Fritz était il n'y a pas longtemps, une femme explique que ça lui fait mal de se séparer de son enfant, mais qu'on lui dit que ça sera mieux pour son bébé. Le père l'aurait bien gardé, ce petit, c'est leur dernier. Et le Père Miguel lutte pour aider les familles à garder leurs enfants à la maison en les formant et en leur offrant un repas par jour. Je demande à Fritz d'aller le rencontrer. Cette démarche, nous la trouvons juste. C'est simplement une question de moyens pour qu'elle aboutisse. A voir avec ce Monsieur. Fritz est ok, il s'y rendra dans les prochains jours.
La voix est un peu endormie, Jacmel, c'était malgré tout une petite pause. Fritz a dormi seul dans la maison de la copine de Pierre: tous ceux qui étaient présents lors du séisme ne l'approchent plus. Elle ne va pas mal pourtant, mais les séquelles sont dans la Mémoire.
Allez, à très vite, et comme on dit: "FOS!"
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